Vous l’avez sans aucun doute déjà lu ou entendu dans les médias : l’inflation refait surface. Mais qu’est-ce que l’inflation en réalité ? Et sur quoi a-t-elle une influence ? Nous l’avons recherché pour vous.
Qu’est-ce que l’inflation ?
L’inflation est une hausse de prix globale et constante de biens et de services. Il n’y a donc pas d’inflation si seule la valeur de quelques produits augmente ou si cette augmentation est de courte durée.
L’inflation est mesurable
L’inflation se mesure en comparant le prix d’un panier de biens et de services représentatifs des dépenses des ménages. Il s’agit des produits du quotidien (par exemple l’alimentation, les journaux et le carburant), de biens durables (comme les vêtements, PC et machines à laver) ainsi que de services (citons les coiffeurs, les assurances…). Certains produits de ce panier se voient attribuer un poids plus grand. C’est le cas de l’électricité, que nous utilisons quotidiennement. D’autres produits, tel le sucre, ont un poids moins grand.
L’évolution de ces prix est exprimée par “l’indice des prix à la consommation”. Chaque mois, les prix de ce panier de biens et de services sont comparés aux prix de ce même panier au cours du même mois de l’année précédente. Cette comparaison révèle si les prix augmentent ou diminuent et de quel pourcentage.
Une inflation de 1,5 % signifie que les prix ont augmenté en moyenne de 1,5 % par rapport au même mois une année auparavant.
Il existe aussi ce que l’on appelle “l’inflation harmonisée”. Cette mesure de l’inflation est basée sur l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), un indice développé par Eurostat. Il permet de comparer l’inflation dans les pays européens.
L’inflation moyenne annualisée peut fluctuer considérablement. En 2017, elle s’élevait par exemple à 2,13 % alors que l’inflation était de 0,74 % en 2020.
Ce qui paraît acceptable. Mais imaginons un instant ce que signifie une inflation moyenne de 1,5 % sur une période de 10 ans pour le coût d’un chariot de courses par exemple.
Tous les prix augmentent-ils donc vraiment ?
Vous connaissez ce sentiment. Vous êtes à la caisse et vous êtes surpris par votre ticket de caisse. “Tout est devenu tellement cher.” Il se peut que certains prix aient augmenté. Mais cela ne signifie pas pour autant que l’inflation est débordante. Dans ce cas, il s’agit d’une “impression d’inflation”.
Les scientifiques disent à ce sujet que des hausses de prix sautent davantage aux yeux que des prix stables, voire même en baisse. Et apparemment, nous n’oublions pas facilement une hausse de prix. Alors que des prix stables ou en baisse comptent également pour le calcul de l’inflation.
Un autre exemple. Nous sommes plus marqués par des achats réguliers et payés en espèces. Pensons par exemple au prix du pain. Si les prix de ce type de biens augmentent, nous avons vite l’impression que tout est devenu plus cher. En revanche, des achats irréguliers ou des achats effectués par domiciliation tels que les frais de voiture, de vacances, d’abonnement GSM ou d’électricité passent nettement plus inaperçus. L’impression que “tout” est devenu plus cher et que l’inflation est galopante peut donc être fausse.
Baisse du pouvoir d’achat
En cas de hausse généralisée des prix, vous pourrez acheter moins de biens et services avec la même quantité d’argent. Votre pouvoir d’achat diminue. C’est ce que nous appelons également la “dépréciation de la monnaie”. Dans des cas extrêmes, il est question d’hyperinflation, par exemple après la première guerre mondiale dans la république de Weimar en Allemagne. Fin 1922, un pain coûtait 160 reichsmarks à Berlin. En 1923, un pain coûtait déjà 200.000.000.000 reichsmarks !
L’indexation des salaires en guise de filet de sécurité
La Belgique est dotée de plusieurs filets de protection sociale. L’un d’entre eux est l’indexation des salaires. Si l’inflation augmente, il s’ensuit une hausse automatique des salaires, des prestations de pension et des allocations. Celle-ci compense la perte de pouvoir d’achat.
Ce sont les commissions paritaires qui déterminent pour les employés la façon dont les salaires sont adaptés et à quel moment. Les fonctionnaires et les allocataires sociaux bénéficient d’une adaptation définie par la loi. Ces salaires sont alors adaptés si l’indice santé a dépassé un niveau déterminé. C’est ce que l’on appelle l’indice pivot.
Épargner, c’est perdre un peu
Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales mettent tout en œuvre pour stimuler l’économie. Notamment en maintenant les taux à court terme à un niveau très bas. C’est ce taux d’intérêt qui oriente notamment le taux sur les livrets d’épargne. Et ce taux est historiquement bas. Les livrets d’épargne et leur rendement de grosso modo 0,10 % ne compensent donc nullement l’inflation moyenne. Conserver votre argent sur un livret d’épargne vous offre dès lors une seule certitude : votre argent perdra de sa valeur.
Une légère inflation n’est pas une mauvaise chose
Si l’on en croit la théorie économique, un renchérissement graduel des produits et des services pousse le consommateur à ne pas reporter ses dépenses à plus tard mais à acheter plutôt aujourd’hui que demain. Et c’est ce qui fait « tourner » les entreprises et l’économie au sens large.
Les banques centrales ont traduit ce “renchérissement graduel” par une “inflation de quelque 2 %”. Ce qui leur semblait être un rythme d’inflation idéal. Et elles font l’impossible pour y parvenir. C’est pourquoi elles attisent l’économie en abaissant les taux ou en achetant des obligations. Ou elles ralentissent l’économie en relevant les taux. Dans la pratique, la situation est bien sûr un peu plus complexe et la démarche n’est donc pas évidente.
Vous voulez suivre l’inflation de près ? Suivez :
● https://statbel.fgov.be/fr/themes/prix-la-consommation/indice-des-prix-la-consommation
● https://www.inflation.eu/fr/taux-de-inflation/inflation-ipc-historique.aspx
Source: AXA