Bien que le nombre d’accidents ait temporairement diminué en 2020, dans 1 famille sur 3, au moins un des membres a connu un accident avec blessures au cours des 3 dernières années. En outre, les conséquences peuvent être graves : dans près de 30 % des accidents, les coûts à charge de la victime dépassent 500 euros. Voilà quelques-unes des conclusions les plus marquantes d’une vaste étude qu’AG a récemment commandée sur le risque de différents types d’accidents en Belgique.
La fréquence des accidents de la route ou du travail et leurs conséquences médicales sont relativement bien connues. Mais l’étude commandée par AG au début de l’année est probablement l’une des premières du genre à fournir – dans le cadre d’une même étude et en utilisant la même méthodologie – une image globale de la fréquence et de l’impact de tous les types d’accidents possibles : dans la circulation et au travail, mais aussi à l’école, dans le cadre de la vie privée, pendant la pratique d’un sport, etc. Cette étude fait ressortir différents éléments intéressants qui peuvent contribuer à une meilleure prise de conscience des risques et à une approche plus efficace en termes de sensibilisation et de prévention.
1 famille sur 3
Si les Belges sont généralement bien conscients du risque de maladie ou d’hospitalisation, la probabilité d’être un jour impliqué dans un accident est souvent sous-estimée. Et à tort : selon l’enquête d’AG, au cours des trois dernières années, près d’une famille sur trois (32 %) déclare avoir été victime d’au moins un accident ayant entraîné des blessures.
Et ce n’est pas tout : 2 familles sur 3 ayant eu au moins un accident ont été confrontées à plusieurs accidents entre 2018 et 2020. Le nombre moyen d’accidents par famille affectée est de 2,5.
La plupart des accidents se produisent durant le temps libre
Contrairement à ce que l’on croit, la circulation n’est pas la principale cause des accidents. La plupart se produisent durant les temps libres1 : dans la vie privée (à la maison, en vacances, avec la famille ou les amis) ou pendant une activité sportive. Ensemble, ces 2 catégories concernent près de 4 familles sur 10 affectées par un accident. Les accidents durant le temps libre sont de loin les plus fréquents, devant les accidents de la circulation (18 %), les accidents du travail (17 %) et les accidents scolaires (14 %).
Moins d’accidents en 2020
Alors que la fréquence annuelle de 2018 et 2019 (des années « normales ») tourne autour de 17 %, ce chiffre est tombé à 13 % durant la crise Covid-19 en 2020. En soi, cela n’a rien de surprenant : les entreprises et les écoles ont été fermées ou ont fonctionné à capacité réduite, les activités sportives dans les clubs ont longtemps été suspendues, les gens sont moins partis en vacances (ou moins loin) … Cette baisse s’est surtout produite dans les premiers mois du confinement (mars-juin). Dans les 4 derniers mois de 2020, la fréquence est assez comparable avec celle des autres années.
Fractures et contusions en tête de liste
Les fractures et les contusions sont les conséquences les plus courantes : elles se produisent dans un accident sur 4. Les blessures à la tête, au cerveau ou au dos, mais aussi les traumatismes psychologiques, surviennent dans 1 accident sur 7 (14 %). Les autres parties du corps vulnérables sont la nuque, les yeux et les dents. Les brûlures, qui représentent 11 % des accidents, sont également relativement fréquentes.
Des conséquences potentiellement graves
D’un point de vue financier, les personnes interrogées ont indiqué qu’elles étaient principalement confrontées aux pertes financières suivantes après un accident : frais médicaux (32 % des accidents) et frais pour incapacité de travail temporaire (22 %) et blessures permanentes (16 %).
Selon le type d’accident, l’incapacité temporaire moyenne se situe entre 11 et 29 jours d’absence du travail ou de l’école. En outre, le fait que près d’un répondant sur 6 ait déclaré que l’accident avait causé des blessures permanentes montre que les accidents, quels qu’ils soient, peuvent avoir des conséquences physiques et financières potentiellement graves.
Qui va payer l’addition ?
Dans 55 % des cas, selon les répondants, aucune partie extérieure n’est impliquée dans l’accident ou en est responsable. Ce pourcentage moyen est encore plus élevé pour les accidents de sport (62 %) et pour les accidents de la vie privée (70 %).
Il n’est donc pas surprenant que dans 1 accident sur 2, la victime soit obligée de prendre elle-même en charge tous les coûts (après intervention de la mutuelle). Seule 1 personne sondée sur 5 (19 %) affirme que ses coûts ont été entièrement remboursés.
Et cette part que les victimes doivent assumer peut être élevée : dans près de 3 accidents sur 10 (29 %), les frais que les répondants déclarent avoir supporté eux-mêmes, sont évalués à plus de 500 euros. Dans 7 % des cas, ils dépassent même 1.000 euros.
Mieux vaut prévenir que guérir ?
L’expérience liée aux accidents se traduit-elle par un regain d’attention pour la prévention ? C’est le cas pour un peu moins de la moitié des familles touchées (45 %). Par exemple, 1 sondé sur 9 (11 %) a déclaré avoir acheté des vêtements adaptés ou de protection après un accident. 8 % ont suivi une formation spécifique et ils sont aussi nombreux à s’être informés via internet.
La souscription d’une assurance supplémentaire fait également partie des mesures prises par les familles après un accident (8 %). Ils se tournent notamment vers l’assurance hospitalisation et l’assurance RC Vie privée (la « familiale »)2 .
Force est de constater que, malgré cette expérience, plus de la moitié des familles touchées par un accident n’ont pas envisagé de mesures de prévention supplémentaires. Les gouvernements et les organisations ont donc certainement encore du pain sur la planche dans ce domaine.
Sensibilisation et prévention
La conclusion de l’enquête est donc claire : les accidents sous toutes leurs formes sont et resteront une cause majeure de souffrance humaine et financière. Bien que la politique soit principalement axée sur les accidents de la circulation et du travail, d’autres types d’accidents sont également fréquents, voire plus fréquents, et méritent une attention égale, non seulement de la part des décideurs et des acteurs concernés, mais aussi du public lui-même.
source: AG Insurance